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Die Walküre

Qui est qui?

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Fricka
Divinité protectrice du mariage, Fricka voit ses lois divines violées par l’idylle illégitime et incestueuse de Siegmund et Sieglinde, eux-mêmes fruits de l’union entre Wotan et une mortelle – une énième humiliation pour Fricka, dont l’époux a déjà eu neuf Walkyries d’un autre lit. La coupe est pleine et elle exige réparation : Siegmund et Sieglinde doivent périr. Confrontant Wotan dans une scène d’une rare dureté, elle expose, à coup d’arguments irréfutables, la faillite du dessein de celui-ci, et finit par mettre à genoux son divin époux.

Le pendant de Fricka dans la mythologie est Frigg, épouse d’Odin (Wodan) et déesse du mariage et de la maternité.
Wotan
Une longue période s’est écoulée depuis l’entrée des dieux au Walhalla. En quête de réponses, Wotan a rendu visite à Erda, la déesse originelle qui dort d’un sommeil omniscient au pied de l’Arbre du monde. De leur union naît Brünnhilde – une des neuf Walkyries –, sa fille préférée. Au cours de ses voyages, Wotan s’est également mêlé aux êtres humains, et avec une des femmes, il a engendré Siegmund et sa sœur jumelle Sieglinde. Il espère faire de Siegmund un héros qui, libre des traités dont lui-même est prisonnier, pourra vaincre Fafner et lui reprendre l’anneau avant Alberich. Sous les traits de l’homme-loup Wälse, il parcourt le monde en compagnie de Siegmund pendant des années; il disparaît après avoir laissé à son intention une épée enfoncée dans le tronc d’un frêne. Son désir paradoxal de créer un héros libre tout en manipulant son destin sera dénoncé par Fricka et, cédant aux exhortations impitoyables de son épouse, il devra se résoudre à ordonner la mort de son propre enfant. Lorsqu’il doit de surcroît renier Brünnhilde, il n’aspire plus qu’à une chose : la fin…
Siegmund
Quel pourrait être le meilleur moyen de transformer un jeune homme en un héros capable d’arracher l’anneau des griffes du dragon Fafner ? Le livrer pendant des années à la solitude, aux souffrances et au danger ! C’est du moins l’espoir que nourrit Wotan pour Siegmund, son fils mortel, et le cruel destin qu’il lui a réservé. La mère de Siegmund a été tuée par un clan rival, sa sœur a été enlevée, et avec son père, il a lui-même couru le monde comme un loup solitaire traqué, avant perdre sa trace.
Un jour de tempête, exténué, il fait irruption dans la demeure de Hunding. Il est accueilli par Sieglinde, la maîtresse de maison, en qui il rencontre, pour la première fois de son existence, un être qui le soigne, le comprend et qui, en fin de compte, l’aime. Mais le voilà forcé, dès l’aube, de livrer un duel à mort contre le mari de Sieglinde…

Le personnage de Siegmund s’inspire de l’un des héros principaux de la Völsunga, saga narrant les aventures du clan du même nom et dans laquelle un certain Sigmund – père de Sigurd (Siegfried) –, est le seul à pouvoir retirer du tronc de frêne l’épée mythique dans lequel Odin (Wodan) l’a fichée à son intention : deux éléments que Wagner reprendra dans son Ring.
Sieglinde
Sœur jumelle de Siegmund le Wälsung, Sieglinde n’est guère mieux lotie que son frère : enlevée par le clan qui a tué sa mère, elle est contrainte à un mariage sans amour avec Hunding, l’un des leurs. Un jour de tempête, elle trouve chez elle un inconnu à bout de forces, pour lequel elle éprouve aussitôt un profond attachement. Mais ayant reconnu en lui son ennemi, Hunding l’affrontera dans un duel à mort le lendemain matin. Sieglinde verse alors un soporifique dans la boisson de son époux pour passer cette dernière soirée de l’étranger en sa compagnie. Elle a, en effet, d’emblée ressenti qu’ils étaient destinés l’un à l’autre, et ce sentiment est encore attisé par la révélation que l’homme n’est autre que son frère depuis longtemps disparu. Lorsque Siegmund trouve la mort, Sieglinde perd toute volonté de vivre. Jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle porte son enfant…

Le personnage de Sieglinde remonte à la figure mythologique de Signy. Dans la saga Völsunga, celle-ci est l’épouse de Siggeir, le roi félon qui a tué son père et tous ses frères à l’exception de Sigmund, son frère jumeau, avec lequel elle engendre un fils qui finira par vaincre Siggeir en boutant le feu à son palais. Sa vengeance accomplie, Signy choisira de suivre dans les flammes ce mari qu’elle n’a jamais aimé.
Hunding
Le Ring, il faut bien l’avouer, compte des personnages plus sympathiques que ce tyran issu du clan des Neidingen. Un jour, lors d’une expédition avec sa tribu, il attaque la demeure des Wälsungen, assassine la mère et s’empare de la fille, Sieglinde, dont il fait son épouse malgré elle. Le matin où se déroulent les événements contés dans Die Walküre, Hunding et ses molosses traquent un fugitif qui aurait assassiné certains membres de sa tribu. Grandes sont sa surprise et sa méfiance lorsque, rentrant bredouille de sa chasse, il trouve chez lui un étranger qui pourrait bien être l’ennemi recherché et qui n’est pas sans présenter un air de ressemblance avec son épouse. Conformément aux lois de l’hospitalité, il lui offre le couvert et le gîte pour la nuit, avant de le provoquer en duel dès le lendemain – duel dont Hunding sortira vainqueur grâce à l’intervention de Wotan, qui le foudroie ensuite impitoyablement, lui donnant ainsi l’occasion d’aller dire en personne à Fricka, sa protectrice, que Wotan a accompli sa vengeance.

Le personnage de Hunding trouve plusieurs pendants dans les sagas anciennes : homonyme du roi Hunding, ennemi de Sigmund dans l’Edda poétique, il présente également, dans la saga Völsunga, des similitudes avec Siggeir, le mari perfide de Signy, sœur jumelle de Sigmund. Les plus anciennes traditions germaniques font des Hunding (Hundinga) les ennemis jurés du « clan des loups ».
Erda
Erda est la déesse originelle de la terre. Dormant au pied de l’Arbre du monde, cette « Urwala » détient la sagesse et une profonde compréhension de l’univers : non seulement elle connaît le passé, mais elle peut également prédire l’avenir. Dans Das Rheingold, Erda était apparue à Wotan alors que celui-ci refusait de céder l’anneau aux géants. Intrigué par sa mise en garde, Wotan lui a rendu visite une fois les dieux entrés au Walhalla. De leur union est née Brünnhilde, une des neuf Walkyries.

Erda dont le nom signifie « terre » en vieux haut-allemand, est associée à Jörd, la déesse nordique de la terre. Pour ce personnage, Wagner a puisé son inspiration notamment dans le cycle de l’Edda et dans l’ouvrage Deutsche Mythologie de Jacob Grimm.
Brünnhilde
L’une des neuf Walkyries, Brünnhilde est la fille de Wotan et Erda. Elle est, dans un premier temps, chargée de protéger Siegmund lorsqu’il affrontera Hunding. Mais ensuite son père lui demande de favoriser ce dernier, à la suite de l’intervention de Fricka qui veut voir puni l’adultère doublé d’inceste commis par Siegmund et Sieglinde. Émue par l’amour qui anime les deux jeunes gens, Brünnhilde décide de désobéir à Wotan et de les aider, persuadée qu’il s’agit là du véritable souhait de son père. Quand ce dernier brise l’épée de Siegmund pour s’assurer de sa défaite, Brünnhilde en ramasse les éclats avant de fuir avec Sieglinde…

Brynhil est l’une des plus célèbres walkyries de la mythologie nordique et un personnage central du cycle de Sigurd. En vieux norrois, son nom signifie littéralement Hildr-à-la-broigne (une armure souple protégeant le torse). Ce personnage serait inspiré de la princesse wisigothe Brunehilde (ou Brunehaut), épouse du roi mérovingien Sigebert Ier, célèbre pour sa rivalité meurtrière avec la reine Frédégonde. Le fils de cette dernière, Clotaire, ordonna que la reine soit suppliciée, attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval indompté.
Les Walkyries
Les Walkyries, prénommées Brünnhilde, Gerhilde, Ortlinde, Waltraute, Schwertleite, Helmwige, Siegrune, Grimgerde et Roßweiße, sont les filles de Wotan. Chevauchant des montures ailées, ces guerrières ont pour mission de choisir les âmes des héros morts au combat qui méritent d’être amenées au Walhalla pour défendre la forteresse. Après avoir désobéi à Wotan en cherchant à secourir Siegmund, Brünnhilde se réfugie auprès de ses sœurs qui tentent vainement de la défendre contre la colère de leur père. Mais, comme le dieu suprême menace de leur infliger le même sort qu’à Brünnhilde si elles s’opposent à sa volonté, elles prennent la fuite. Figures importantes de la mythologie nordique, les Walkyries sont citées dans plusieurs récits fondateurs : L'Edda poétique, L'Edda de Snorri, La Saga de Njáll le Brûlé et La Saga des rois de Norvège. Le mot en vieux norrois valkyrja s’appuie sur les racines valr, désignant les morts sur un champ de bataille, et kjósa, qui signifie choisir.