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Götterdämmerung

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Alberich
Rejeté et ridiculisé par les Filles du Rhin dans Das Rheingold, le nain Alberich s’empare de leur trésor. Après avoir renoncé à l’amour, il forge, à partir de l’or du fleuve, un anneau qui le rendra tout-puissant. Lorsque Wotan et Loge le lui dérobent par ruse, il prononce une terrible malédiction : quiconque possède l’anneau sera tourmenté par la peur de le perdre, quiconque ne le possède pas sera rongé par l’envie de le posséder ! Tout au long de la Tétralogie, Alberich n’aura de cesse de récupérer le joyau par tous les moyens possibles. Celui-ci tombe successivement entre les mains de Fafner et de Siegfried. Alberich engendre un fils, Hagen, avec la mère du roi Gunther et de Gutrune, dont il attise la haine en le faisant jurer de lui ramener l’anneau.
Appelé Auberon en français et Oberon en anglais, Alberich signifie étymologiquement « maître des elfes ». Le personnage apparaît dans l’épopée héroïque germanique Ortnit et dans la Nibelungenlied.
Brünnhilde
Brünnhilde, l’une des neuf Walkyries, est la fille de Wotan et Erda. Elle est restée endormie au sommet d’une montagne, entourée d’un cercle de feu pendant des années, en gage de punition pour avoir désobéi à son père. Siegfried l’a réveillée d’un baiser et tous deux se sont promis un amour éternel. Consciente qu’un héros doit accomplir son destin, elle laisse Siegfried partir à l’aventure. Il lui donne l’anneau en gage de fidélité. Brünnhilde reçoit la visite de sa sœur Waltraute. Celle-ci lui relate les agissements inquiétants de Wotan qui prépare le Walhalla pour la fin du monde. Brünnhilde refuse de rendre l’anneau aux filles du Rhin, seul moyen de sauver les dieux. Quand Siegfried revient sous l’apparence de Gunther, la Walkyrie se défend tant bien que mal mais cède à la force du héros qui la conquiert pour le roi. À la cour, Siegfried ayant retrouvé son apparence et niant la connaître, Brünnhilde se refuse à Gunther. Elle affirme que Siegfried est son amant et le traite le parjure. Hagen lui propose de l’aider à se venger et elle lui révèle la seule faiblesse de Siegfried, son dos. Quand le corps inanimé de celui-ci est ramené, Brünnhilde fait ériger un bûcher pour Siegfried, prend l’anneau et se jette dans les flammes. Le feu détruit le Walhalla, le Rhin déborde de son lit et l’anneau retrouve enfin les profondeurs du fleuve.
Brynhildr est l’une des plus célèbres walkyries de la mythologie nordique, et un personnage central du cycle de Sigurd. En vieux norrois, son nom signifie littéralement « Hildr-à-la-broigne » (une armure souple protégeant le torse). Ce personnage serait inspiré de la princesse wisigothe Brunehilde (ou Brunehaut), épouse du roi mérovingien Sigebert Ier, célèbre pour sa rivalité meurtrière avec la reine Frédégonde. Le fils de cette dernière, Clotaire, ordonna que la reine soit suppliciée, attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval indompté.
Gunther
Le roi des Gibichungen, Gunther vit dans un palais au bord du Rhin avec sa sœur Gutrune et leur demi-frère Hagen. En quête d’une épouse digne de sa nobilité, il convoite la main de la femme endormie au sommet d’un rocher encerclé par les flammes. Gunther accueille Siegfried venu à sa rencontre. Sucombant à un philtre d’amour, celui-ci demande Gutrune en mariage. En échange, le jeune héros promet au roi de chercher la femme qu’il désire. En prenant l’apparence de Gunther, il conquiert Brünnhilde par la force. De retour à la cour du roi, Siegfried a retrouvé son apparence, à la stupeur de Brünnhilde qui révèle leur histoire d’amour, et repousse Gunther, effondré. Hagen propose de venger le roi et sa fiancée en tuant le héros pendant une partie de chasse. Quand le corps inanimé de ce dernier est ramené au palais, Gunther tente de s’emparer de l’anneau mais se assassiner par Hagen.
Issu de la version traditionnelle de la Nibelungenlied et de la Völsunga saga dans la mythologie germanique et nordique, le personnage de Gunther est basé la figure historique de Gondicaire, le premier roi des Burgondes de Gaule romaine, un peuple établi au bord du Rhin au Ve siècle. Il meurt lors d’une bataille livrée contre des mercenaires huns à la solde du général romain Aetius en 437.
Gutrune
La sœur du roi Gunther et la demi-sœur de Hagen, Gutrune désespère de ne pas trouver d’époux. Quand Siegfried arrive au palais des Gibichungen, Hagen l’incite à lui servir un philtre et le jeune héros tombe immédiatement amoureux d’elle, demandant sa main en mariage. En échange, il promet de ramener à Gunther la femme qu’il désire. Prenant l’apparence du roi, Siegfried conquiert Brünnhilde par la force. De retour, il retrouve son apparence. La situation devient confuse quand Brünnhilde le voit et révèle leur histoire d’amour, repoussant Gunther et traitant Siegfried de parjure. Le soir d’une partie de chasse à laquelle son fiancé s’est joint, Gutrune, réveillée par le rire de Brünnhilde, s’inquiète des mauvais rêves qu’elle vient d’avoir. Quand Hagen ramène le corps inanimé de Siegfried, affirmant qu’il a été tué par un sanglier, Gutrune refuse de le croire. Après la mort de Gunther des mains de Hagen, elle comprend avec effroi que le philtre d’amour servi à Siegfried lui avait fait oublier Brünnhilde.
Kriemhild ou Krimhild, également appelée Gudrún dans la mythologie nordique, est l’un des principaux personnages féminins de la Nibelungenlied, de l’Edda poétique et de la Gudrunlied. Elle figure aussi sous le nom de Hilda dans le Grand opéra Sigurd d’Ernest Reyer, créé à la Monnaie en 1884.
Hagen
Le fils d’Alberich et le demi-frère du roi Gunther et de Gutrune, Hagen convoite l’anneau. Quand Siegfried arrive au palais des Gibichungen, il s’arrange pour que Gutrune fasse boire un philtre d’amour au jeune héros. Celui-ci oublie Brünnhilde et jure de la ramener à Gunther s’il lui accorde la main de sa sœur. Laissé seul, Hagen se félicite de la tournure que prennent les choses. Il est visité par son père qui attise sa haine et lui fait promettre de récupérer l’anneau à tout prix. Quand Brünnhilde repousse Günther face à la trahison de Siegfried, Hagen propose de les venger en tuant le jeune héros. Le lendemain, pendant une partie de chasse, il assassine Siegfried d’un coup de lance dans le dos, sa seule vulnérabilité. Quand il ramène son corps à la cour, il affirme que Siegfried a été tué par un sanglier, puis revendique le meurtre pour venger le parjure. Il clame l’anneau comme récompense. Gunther essaye de s’en emparer mais Hagen le tue. Brünnhilde s’empare l’anneau et se jette dans le bûcher funéraire de Siegfried. Le feu détruit le Walhalla, le fleuve déborde de son lit et alors qu’il tente une dernière fois de saisir l’anneau, Hagen est noyé par les filles du Rhin.
Basé sur le personnage éponyme de la Nibelungenlied, Hagen est aussi appelé Högni en vieux norrois. Dans la plupart des légendes nordiques, il participe directement, comme dans la tétralogie de Wagner, ou indirectement à la chute de Siegfried / Sigur. Le rôle est réputé comme l’un des plus difficiles du répertoire pour basses.
Les trois Nornes
Assemblées près du rocher de Brünnhilde, les trois Nornes, filles d’Erda, tressent la corde du destin. Elles chantent le passé et le présent : le Frêne soutenant l’univers a été détruit par Wotan qui a fait entasser le bois autour du Walhalla, sa forteresse. Si le bûcher prend feu, cela signera la fin des dieux. Leur corde se rompt brusquement, les privant de leurs pouvoirs divinatoires. Elles se lamentent de leur perte et rejoignent le royaume sous-terrain de leur mère.
Dans la cosmogonie nordique, les Nornes sont les divinités régissant le destin de l’ensemble des invidus peuplant les neuf mondes. Bienveillante ou malveillante, il en arrive une nouvelle à la naissance de chaque personne dans l’univers, déterminant son avenir. Dans la Völuspá, un des plus célèbres poèmes de la mythologie nordique, les trois Nornes les plus importantes sont appelées Urd, Verdandi et Skuld. Elles vivent à côté du puits du Destin dont elles tirent l’eau pour arroser l’arbre Yggdrasil.
Les filles du Rhin
Ondines espiègles et séduisantes, Woglinde, Wellgunde et Flosshilde, les trois filles du Père Rhin, étaient chargées de veiller sur l’or qui repose au fond du fleuve et de garder le secret qui lui est associé : seul celui qui renoncera à l’amour pourra dérober le trésor et ainsi dominer le monde. Alberich, qu’elles avaient provoqué, a volé l’or pour s’en forger un anneau, laissant les filles du Rhin, désemparées, pleurer leur perte. Des années plus tard, elles rencontrent Siegfried, perdu pendant une partie de chasse. Elles lui proposent de lui indiquer sa proie en échange de l’anneau qu’il possède à présent. Quand il refuse, elles se moquent de lui et disparaissent. Siegfried les rappelle et elles lui révèlent le danger qu’il court s’il persiste à vouloir conserver l’anneau. Devant son second refus, elles repartent et prophétise que leur souhait sera bientôt exaucé. Quand Brünnhilde se sacrifie pour détruire le Walhalla, les filles du Rhin récupèrent enfin l’anneau. Hagen veut s’en emparer mais elles l’entraînent dans les profondeurs.
Ce sont les seuls personnages du Ring à ne pas avoir d’équivalent direct dans la mythologie germanique. Wagner se serait inspiré des ondines de la Nibelungenlied et autres nymphes du folklore européen.
Siegfried
Après avoir reforgé Nothung, l’épée de son père, Siegfried a tué le dragon Fafner, s’emparant de l’anneau et du heaume magique Tarnhelm, poignardé Mime, brisé la lance de Wotan, et traversé les flammes du rocher de Bünnhilde, qu’il a réveillée d’un baiser. Tous deux se sont promis un amour éternel. Dans Götterdammarung, Brünnhilde envoie Siegfried accomplir son destin de héros. En gage de fidélité, il lui donne l’anneau. À la cour de Gunther, à travers les manigances de Hagen, il boit un philtre d’amour qui lui fait oublier Brünnhilde et déclarer sa flamme pour Gutrune, la sœur du roi. Il pactise avec Gunther pour lui ramener la Walkyrie en échange de la main de Gutrune. Prenant l’apparence du roi, Siegfried conquiert Brünnhilde par la force et lui reprend l’anneau. De retour au palais du roi, il retrouve son apparence. La situation devient confuse quand Brünnhilde le voit et révèle leur histoire d’amour, repoussant Gunther. Siegfried jure sa fidélité au roi et Brünnhilde le traite de parjure. Pendant une partie de chasse où il se retrouve seul, Siegfried rencontre les filles du Rhin qui souhaitent échanger des informations contre l’anneau, l’avertissant du danger qui pèse sur lui. Mais il refuse. Hagen lui fait recouvrir la mémoire avec un contre-poison avant de l’assassiner d’un coup de lance dans le dos.
Le personnage de Siegfried est inspiré du héros Sigurd de la saga Völsunga et de la Thidreksaga, mais aussi du personnage principal de l’Histoire de celui qui s’en alla apprendre la peur, un conte populaire allemand recueilli par les frères Grimm.
Waltraute
Waltraute est l’une des Walkyries, les filles de Wotan chargées de choisir les âmes des héros morts au combat qui méritent d’être amenées au Walhalla. Après le réveil de Brünnhilde, Waltraute lui rend visite au sommet de son rocher. Elle lui raconte comment Wotan, revenu de ses pérégrinations sur Terre avec sa lance brisée, a fait abattre le Frêne soutenant l’univers pour entourer le Walhalla de ses branches. Désormais silencieux, il s’est retiré dans sa forteresse en attendant la fin du monde. Waltraute implore Brünnhilde de rendre l’anneau aux Filles du Rhin, seul moyen de sauver les dieux. Face au refus de sa sœur, elle s’enfuit désespérée.
Figures importantes de la mythologie nordique, les Walkyries sont citées dans plusieurs récits fondateurs : L’Edda poétique, L’Edda de Snorri, La Saga de Njáll le Brûlé et La Saga des rois de Norvège. Le mot en vieux norrois valkyrja s’appuie sur les racines valr, désignant les morts sur un champ de bataille, et kjósa, qui signifie choisir.
Grimhilde
Gibich