La Monnaie solidaire avec l’Ukraine
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Un an après la début de la guerre en Ukraine, la Monnaie maintient l’attention sur ce conflit tragique et impitoyable, et exprime sa solidarité aux innombrables victimes à travers différentes initiatives.
En musique
Le dimanche 19 février, la Monnaie a exprimé sa solidarité avec le peuple ukrainien lors du concert symphonique Don Juan. À l’affiche, nous avions programmé le Concerto pour piano n°2 pour la main gauche (1924) du compositeur ukrainien Sergei Bortkiewicz, une manière de mettre en valeur un répertoire et une culture encore trop peu connus — et dont l’individualité est niée par le régime russe. Au piano, nous avons accueilli le jeune pianiste ukrainien Illia Ovcharenko, dont la famille à Tchernihiv est encore confrontée chaque jour aux conséquences de la guerre. Pas moins de 559 citoyens ukrainiens ont pu assister gratuitement à sa brillante interprétation.
Lors du concert du 22 avril, la Symphonie n°3 de Reinhold Glière, qui porte le nom du « hetman » ukrainien Ilya Muromets, sera également l’occasion d’un moment commémoratif. L’œuvre soulève entre autres la question de la récupération des artistes par un régime particulier, et c’est une discussion que nous souhaitons mener lors d’un débat public avec des intellectuels européens et ukrainiens (les date et infos pratiques seront communiquées prochainement).
Enfin, le 15 mai, la soprano Olga Peretyatko – fille d’une mère ukrainienne et d’un père russe – rendra également un vibrant hommage à l’Ukraine pour son premier récital à la Monnaie. Dans son programme consacré aux plus belles mélodies de la musique slave, elle interprètera deux œuvres mélancoliques de compositeurs ukrainiens injustement méconnus : Mykhaylo Zherbin et Heorhiy Mayboroda.
En images
La façade de la Monnaie, illuminée chaque nuit des couleurs du drapeau ukrainien, affiche depuis peu une image géante du Théâtre de Marioupol. Ce dernier a été complètement détruit le 16 mars 2022 après un raid aérien, en dépit du fait que des centaines de personnes s’y étaient réfugiées. Des affiches sur les murs extérieurs de la Monnaie témoignent également de la destruction des institutions civiles, religieuses et culturelles ukrainiennes. Ces images « avant/après » montrent de manière poignante combien cette guerre est dévastatrice et dévoilent les cicatrices durables qu’elle laisse.
Une façon de se souvenir de ce qui se passe à deux mille kilomètres de Bruxelles, une situation n’est plus impensable ailleurs. Et également le rappel que la communauté artistique internationale est particulièrement vulnérable dans ces circonstances.